Thierry Coulhon

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Thierry Coulhon
Fonctions
Président (intérim)
Institut polytechnique de Paris
depuis le
Président
Haut Conseil de l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur
-
Stéphane Le Bouler (d)
Président
Université Paris sciences et lettres
-
Président d'université
Université de Cergy-Pontoise
-
Biographie
Naissance
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VichyVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Université Paris sciences et lettres (depuis le )
Université nationale australienne ( - )
Université de Cergy-Pontoise (-)
Université Pierre-et-Marie-Curie (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Directeur de thèse

Thierry Coulhon, né le [1] à Vichy, est un mathématicien, universitaire et haut fonctionnaire français.

Ancien président de l'université de Cergy-Pontoise, il a notamment dirigé le programme « campus d'excellence » pour le Grand emprunt, le Mathematical Sciences Institute de la Australian National University (ANU) et l'université PSL. Après avoir été, entre 2017 et 2020, conseiller éducation, enseignement supérieur, recherche et innovation du président de la République Emmanuel Macron, il est président du collège du Haut Conseil de l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur de 2020 à 2023, puis président par intérim de l’IP Paris.

Formation[modifier | modifier le code]

Après avoir obtenu son baccalauréat avec les félicitations du jury en 1975, il est admis à l'École polytechnique en 1977 mais en démissionne l'année suivante. Il obtient ensuite une licence et une maîtrise de mathématiques pures en 1980 à l’université Clermont-Ferrand II, puis l'agrégation de mathématiques préparée comme auditeur libre à l'École normale supérieure (Paris)[2] l'année suivante, et obtient un DEA d'analyse à l'université Paris VI en 1982[1]. Il est spécialiste d'analyse géométrique.

En parallèle à son cursus de mathématiques, il entreprend des études de philosophie : DEUG et licence à l’université de Clermont-Ferrand II en 1980, C2 de maîtrise à l’université Paris I en 1982 puis préparationnaire à l’agrégation comme auditeur libre à l’École normale supérieure de Sèvres jusqu'en 1983 ; DEA d’Histoire et philosophie des sciences à l'université Paris-1 Panthéon-Sorbonne en 1985[1].

Il soutient sa thèse de mathématiques à l'université Pierre-et-Marie-Curie en 1984 sous la direction de Gilles Pisier.

Carrière universitaire et administrative[modifier | modifier le code]

Enseignements[modifier | modifier le code]

Il est nommé assistant à l'université Pierre-et-Marie-Curie en 1984 puis maître de conférences en 1989 et habilité à diriger des recherches en 1991. En 1992 il est nommé professeur à l'université de Cergy-Pontoise[1]. Il est promu professeur de classe exceptionnelle en septembre 2006[3].

Fonctions administratives[modifier | modifier le code]

Il a occupé plusieurs postes à l'université de Cergy-Pontoise : vice-président du conseil scientifique de 1995 à 1996, vice-président à la contractualisation de 1996 à 1999, et chargé de mission culture de 1999 à 2003, puis est élu président de à [1]. Il a été aussi élu vice-président de la Conférence des présidents d'université, de à l'été 2008. Entre 2012 et 2015, il a été directeur du Mathematical Sciences Institute[4] de l'Australian National University (ANU) à Canberra. Le , il devient président de l'Université de recherche Paris Sciences et Lettres (PSL Research University), confirmé dans ses fonctions le . Il démissionne lors d'un conseil d'administration extraordinaire le Marc Mézard est élu comme son successeur par intérim[5].

Il est auditionné avec trois autres candidats à la présidence du HCERES le par une commission présidée par la secrétaire générale du gouvernement Claire Landais[6], après un processus démarré un an auparavant, au cours duquel 160 chercheurs avaient opposé leur candidature à celle de Thierry Coulhon[7],[8],[9]. En , Thierry Coulhon avait affirmé qu’il fallait « donner à l’évaluation son plein impact, c’est-à-dire construire, ou plutôt reconstruire, le lien entre l’évaluation et l’allocation des moyens »[10], se prononçant ainsi en faveur d'une évaluation quantitative de la recherche étroitement liée à son pilotage[11].

Il est nommé président du collège du Haut Conseil de l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur le [12], et quitte ses fonctions le , peu avant d'être nommé président par intérim de l’IP Paris[13].

Engagement politique[modifier | modifier le code]

Il est nommé conseiller spécial au sein du cabinet de la Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche en et supervise l'application de la loi relative aux libertés et responsabilités des universités avant de devenir directeur adjoint du cabinet ministériel de Valérie Pécresse d' à [1]. Il rejoint ensuite le Commissariat général à l'investissement, sous l'autorité du Premier ministre François Fillon, chargé de la mise en œuvre du Grand emprunt et devient directeur du programme « campus d'excellence », fonction qu'il occupe jusqu'à l'été 2012.

Sous un mot d'ordre d'unification des grandes écoles et des universités[14], il préconise pour ces dernières un traitement de choc comportant en particulier l'institutionnalisation de la sélection à l'entrée. La solution qu'il envisage pour résoudre le problème du travail supplémentaire que demanderait cette sélection de « faire travailler plus les enseignants-chercheurs pour mener à bien cette sélection » suscite certain scepticisme[15], tandis que son interprétation des difficultés des EPST - « les organismes sont aujourd’hui étranglés par leur masse salariale car ils ont choisi de recruter beaucoup de chercheurs » - inquiète les personnels des établissements concernés[16].

Il est, du au [17], conseiller éducation, enseignement supérieur, recherche et innovation auprès du président de la République Emmanuel Macron[1].

Thierry Coulhon participe le , aux côtés notamment de Jean-Michel Blanquer, Mathieu Bock-Côté, Pascal Bruckner, Jean-François Braunstein, Claude Habib, Emmanuelle Hénin, Jacques Julliard, Pierre Manent, Bernard Rougier, Pierre-Henri Tavoillot et Pierre Vermeren, au colloque Après la déconstruction : reconstruire les sciences et la culture organisé dans un amphithéâtre de la Sorbonne par le Collège de philosophie[18] avec le soutien du Comité Laïcité République, qui vise à battre en brèche les approches théoriques qui prennent « l'oppression comme grille exclusive d'analyse du réel », qui s'oppose à « la pensée woke » et la « cancel culture », aux approches constructivistes et plus spécifiquement aux études sur la « race » ou le genre[19]. Une tribune signée par soixante-quatorze universitaires publiée dans Le Monde le 5 janvier 2022 dénonce cette « rhétorique réactionnaire [qui vise] à éliminer du vocabulaire des sciences sociales des termes tels que racisme systémique, privilège blanc, racisation, intersectionnalité, décolonialisme, termes prétendument dénués de toute rationalité, [et rappelant] le politiquement correct du début des années 1990. »[20].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g « Fiche de Thierry Coulhon », sur Letudiant.fr, (consulté le ).
  2. (en) « curriculum vitae » Accès libre [PDF], sur site du Hcéres,
  3. Thierry Coulhon, « Titres et travaux » [PDF], sur maths-people.anu.edu.au, (consulté le )
  4. (en) « ANU Mathematical Sciences Institute | », sur maths.anu.edu.au (consulté le )
  5. « Marc Mézard, président par intérim de l'Université PSL », sur univ-psl.fr, (consulté le ).
  6. « Présidence du HCERES : T. Coulhon, V. Chanut, C. Dargemont et J-L. Autran sont retenus pour une audition le 28 juillet », sur www.aefinfo.fr (consulté le )
  7. « Présidence du HCERES : le collectif RogueESR appelle à multiplier les candidatures individuelles », sur www.aefinfo.fr (consulté le )
  8. Sylvestre Huet, « Montée de la contestation à l’Université et au CNRS », {Sciences²},‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. Olivier Monod, « Recherche : l'évaluation au centre de la discorde », sur Libération.fr, (consulté le )
  10. « Il reste à "reconstruire le lien entre l’évaluation et l’allocation des moyens" (Thierry Coulhon, au colloque du HCERES) », sur www.aefinfo.fr (consulté le )
  11. David Larousserie, « Recherche : les risques de nouveaux clivages », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. « Décret du 30 octobre 2020 portant nomination du président du collège du Haut Conseil de l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur - Légifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
  13. « HCERES : Thierry Coulhon quitte la présidence et Stéphane Le Bouler... », sur www.aefinfo.fr (consulté le )
  14. T. Coulhon, « Pour entrer dans le XXIe siècle, repartons du Moyen Age ! : Unir grandes écoles et universités est un impératif pour refondre l’enseignement supérieur », Libération,‎ (lire en ligne)
  15. « Pour l’accès au 1er cycle, le gouvernement a choisi le sous-investissement et la sélection généralisée », sur snesup, (consulté le )
  16. Patrick Monfort, « Toujours les mêmes lubies réactionnaires : supprimons le CNRS et tout fonctionnera mieux ! », La Vie de la recherche scientifique, no 410,‎ , p. 1 (lire en ligne)
  17. Arrêté du portant nomination et cessation de fonctions à la présidence de la République
  18. « Annonce du colloque "Après la déconstruction : reconstruire les sciences et la culture" », sur decolonialisme.fr (consulté le )
  19. Simon Blin, « A la Sorbonne, un colloque «contre la pensée woke» et la «cancel culture» », sur Libération (consulté le )
  20. « Université : « L’universalisme républicain ne se décrète pas, il se construit » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • David Larousserie, « Thierry Coulhon, évaluateur en chef de la recherche et de l’université », Le Monde, no 23589,‎ , p. 33 (lire en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]